Obstacles à l’adoration biblique

L’adoration est le sujet le plus important de notre vie en tant qu’Église. C’est à cause de l’adoration de Dieu que nous avons été sauvés par lui. Les réformateurs ont bien remarqué son importance en montrant que le but principal de l’être humain est de glorifier Dieu pour en jouir à jamais. Ceci est l’adoration.

C’est à cause de l’adoration que nous nous rassemblons en tant qu’Église. C’est à cause de l’adoration que nous envoyons des missionnaires dans les coins les plus reculés de la planète afin d’amener au culte de Dieu ceux qui ne le connaissent pas encore, et donc ne l’adorent pas.

L’adoration à Dieu est une bénédiction que seuls ceux qui ont été sauvés par Christ ont, au moins sous la forme d’une soumission volontaire et aimante.
L’être humain naturel n’a pas ce privilège : le jour du jugement, ils adoreront Dieu, mais non pas comme un acte d’amour, mais plutôt comme un acte plein de crainte et d’effroi ; malheureusement, ce sera trop tard !

L’adoration à Dieu est la cause de la colère de Satan contre l’Église. Il veut en effet recevoir l’adoration qui est rendue à Dieu. Et s’il peut nous faire dérailler dans notre adoration à Dieu, il le fera sûrement. Si nous lui donnons l’occasion d’interférer dans notre pratique d’adoration à Dieu, il le fera parce qu’il a une haine en lui-même lorsqu’il nous voit aux pieds de Jésus l’adorant. Pour cette raison même, nous devons faire attention aux obstacles à l’adoration à Dieu.

L’histoire de Caïn et Abel nous raconte qu’un des premiers cultes à Dieu s’est terminé en tragédie. Ce récit présente quelques obstacles à l’adoration biblique, présents depuis l’antiquité dans la trajectoire du peuple de Dieu.

2b ​Abel fut berger et Caïn fut cultivateur. 3​ Au bout de quelque temps, Caïn fit une offrande des produits de la terre à l’Éternel. 4​ De son côté, Abel en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande, 5​ mais pas sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité et il arbora un air sombre. 6​ L’Éternel dit à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre ? 7​ Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui. » (Genèse 4.2a-7 SG21)

Le premier obstacle est d’échanger la volonté de Dieu contre notre volonté, v. 2-4a

Vous avez sûrement entendu que nous devrions faire de notre mieux pour Dieu. Et ce « notre meilleur » est compris à tort comme « le meilleur moyen de faire quelque chose pour Dieu ».
Ainsi, le prédicateur qui le pense, croit que son « meilleur » est un sermon si bien préparé et prêché que des dizaines, des centaines de personnes vont se convertir. Le responsable du culte peut comprendre que son meilleur « pour Dieu »,  c’est de réussir à arracher les larmes et les frissons des gens qu’il a dirigés lors de la louange.
L’erreur réside dans le fait que nous ne parvenons pas à comprendre que c’est la volonté de Dieu qui compte (pour que le culte soit accepté par Lui) et non pas ce que nous pensons qui doit être fait.

Remarquez Abel et Caïn. Abel était un berger de moutons, alors que Caïn, un fermier. Un certain jour, ils ont tous deux offert leur adoration à Dieu en lui offrant des dons. Abel prit ​«des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse»​, c’est-à-dire un agneau magnifique, sain et parfait. Tandis que Caïn apporta ​«une offrande des produits de la terre à l’Éternel»​, c’est-à-dire des fruits et des légumes. Dieu a accepté l’offre d’Abel, mais a rejeté celle de Caïn.

Pourquoi ?

Caïn a apporté des offrandes que Dieu n’a pas demandées. Par conséquent,  sa démarche déplut à Dieu. Loin d’être un culte, c’était un affront.
L’adoration à Dieu, qu’Il avait stipulé dans l’Ancien Testament à partir d’Adam, impliquait la coulée de sang innocent à la place du pécheur pour couvrir la honte de son péché.

Dans Genèse 3.21, nous lisons : ​ »L​ ’Éternel Dieu fit des habits en peau pour Adam et pour sa femme, et il les leur mit.​ » Bien que ces mots ne prescrivent pas les éléments d’un culte à Dieu, ils indiquent un élément fondamental du culte biblique : le substitut du pécheur.
Quand ils ont péché, Adam et Eve ont eu honte et se sont recouverts de feuilles de figuier qu’ils ont cousues. Toutes les ressources de l’homme pour couvrir sa honte sont palliatives et inefficaces. Seule la ressource de Dieu est efficace. Et c’est pourquoi il a confectionné des vêtements en peau de bête.
Remarquez que, pour qu’un animal donne sa peau pour que des vêtements soient confectionnés, cet animal doit mourir. Ainsi, un innocent est mort pour les pécheurs.

C’est pour cette raison que l’offrande d’Abel a été acceptée et que celle de Caïn ne l’a pas été. Cela n’avait rien à voir avec leur profession. Cela avait à voir avec le « type » de sacrifice. Les fruits n’ont pas de sang. Les animaux, oui.

Dieu avait déterminé que du sang innocent devait être versé à la place d’un pécheur (voir Hébreux 9.22). Puisque Dieu n’a jamais accepté le sacrifice humain, seul le sang des animaux pouvait être versé au nom des pécheurs.

Aussi, Caïn a fait sa volonté et non la volonté de Dieu. Il agissait en pensant que le fruit de son travail était l’offrande que Dieu lui demandait, alors que l’offrande que Dieu lui avait demandée était un animal. L’acte de Caïn était une sorte d’acte de rébellion qui dit : « ​Je veux donner quelque chose à Dieu, quelque chose que j’ai fait, que j’ai produit.​ »

Où est le péché dans cela ?

Le péché c’est de dire à Dieu que sa volonté nous importe peu. Car, quand nous faisons des efforts, que nous nous consacrons, il est juste qu’il ​​accepte.
Nous échangeons donc sans vergogne ce que nous faisons avec ce que Dieu a préparé pour prendre notre place (Jésus-Christ).

Dieu avait un but en voyant les agneaux se substituer aux pécheurs, car ceux-ci pointaient ​ »l​ ’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde​ »​ (Jean 1.29).

La volonté de Dieu pour nous dans l’adoration est que nous comptions uniquement sur Jésus-Christ et son sacrifice pour être acceptés par Dieu, sans jamais compter sur nos ressources techniques et technologiques, sur nos capacités et nos talents. Tout cela doit être dédié à Dieu, mais pas comme un moyen de nous garantir devant lui.

Ceci est un terrible obstacle à l’adoration biblique qui plaît à Dieu. C’est une erreur subtile qui rend malade l’Église du Christ parce que nos cultes peuvent être bercés par des chants et des prédications qui ressemblent le plus à des discours d’auto-assistance, à des rites froids et sans vie ; des cultes qui n’ont rien à voir avec un culte vivifiant et engagé pour la gloire de Dieu.

Il faut complètement supprimer cette confiance en nous et en nos ressources pour ne compter que sur Christ. Dans le cas contraire, nous ne saurons jamais ce qu’est l’adoration biblique qui plaît à Dieu.

Le deuxième obstacle est de nous négliger pendant que nous nous occupons de l’adoration, v.4b-7

« L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande, mais pas sur Caïn et sur son offrande. »​ ​(v.4b-5a).

Lorsque nous apportons une adoration à Dieu basée sur la confiance que nous avons en nous-mêmes, nous tombons dans le péché.  Au contraire, nous devons prendre bien soin de l’adoration que nous allons donner à Dieu en nous négligeant totalement.

En demandant un agneau à la place du pécheur, Dieu ne voulait pas le sang des animaux, mais il ne voulait pas que le sang des pécheurs soit versé. Dieu n’était pas assoiffé de sang !

De plus, en exigeant le sang des agneaux, ce qu’il voulait, c’était empêcher que le sang des pécheurs soit versé parce que « l’âme qui pèche par elle mourra » (cf. Gn 2.17 et Ex 18.20).

En apportant des fruits à Dieu, Caïn n’a pas seulement désobéi à Dieu en apportant ce qu’il n’a pas demandé, mais aussi il a mis sa vie en danger.
Comme Caïn, beaucoup de ceux qui s’approchent du Seigneur Dieu pour lui donner ses offrandes, ont une vie « tordue ». Ils offrent à Dieu de la même manière que les païens offrent à leurs dieux, c’est-à-dire dans le but d’apaiser leur fureur.
Ainsi, les païens ont essayé de calmer la fureur de leurs dieux (qui n’étaient que leur invention) en offrant des choses et parfois même des vies humaines dans le but de calmer la colère de ces dieux.
Il n’est pas rare de trouver des croyants stricts qui donnent de grosses sommes d’argent (malheureusement, le terme « offrande » est alors réduit à la « contribution financière ») avec l’espoir que Dieu ne les punisse pas et ne les réprimande pas pour les péchés commis.
De cette façon, ils prennent soin de l’offrande et ne manquent pas de la livrer. Mais ils ne montrent pas la même responsabilité et le même zèle pour leur cœur. Le résultat de ceci ne peut être que le rejet par Dieu, à l’image du rejet de Dieu pour l’offrande de Caïn.

Caïn a eu tort, en apportant quelque chose que Dieu n’a pas demandé et qui était impropre à l’adoration de Dieu. Lorsqu’il a été rejeté par Dieu et que son frère a été accepté, son cœur s’est rempli de colère. Lorsqu’il s’est mis en colère, son visage l’a dénoncé.

Comme Caïn, combien de croyants sont en colère parce que, malgré leur religiosité, ils ne voient pas la bénédiction de Dieu sur eux. Ainsi, ils ouvrent la porte à d’autres péchés comme l’envie et le murmure. De telles personnes deviennent amères. C’est précisément ce qui est arrivé à Caïn.

En le confrontant, Dieu a touché le point sensible ​: ​« Si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui. »

La Bible en français courant traduit ce verset de la manière suivante: ​« Si tu réagis comme il faut, tu reprendras le dessus ; sinon, le péché est comme un monstre tapi à ta porte. Il désire te dominer, mais c’est à toi d’en être le maître. »

En réponse à une question rhétorique, Dieu montre à Caïn que, bien faire, c’est lui obéir tel qu’il le prescrit dans sa Parole.

Le péché est comme un animal sauvage à la porte de notre maison qui attend notre sortie. Quand nous sortons, il vient sur nous et essaie de nous assujettir, mais nous devons nous battre contre lui et le dominer.

Nous devons maîtriser le péché de notre égoïsme qui nous fait vouloir que notre volonté soit faite à la place de celle de Dieu. Nous devons maîtriser le péché de rébellion contre Dieu ; au lieu de résister à sa volonté, nous devons nous soumettre humblement à lui. C’est en nous soumettant à la puissante main de Dieu que nous remporterons la victoire sur le péché.

Nous devons maîtriser le péché de confiance en soi qui nous rend fiers et arrogants ; lorsque nous cherchons à plaire à Dieu, ce péché nous amène à placer davantage notre confiance dans nos capacités que dans son agneau, Jésus-Christ, qui a été livré à notre place.

Conclusion

De ces deux obstacles découlent tous les autres obstacles à l’adoration biblique qui plaît à Dieu.
Si nous prenons soin de couper ces racines putrides et pécheresses, nous pourrons éviter tant d’autres péchés qui en découlent.