L’importance de la Pentecôte

Que fait le Saint-Esprit ? Il édifie l’église.

Juste avant son ascension, Jésus ordonne à ses disciples de rester à Jérusalem jusqu’à ce que le Saint-Esprit vienne sur eux, après quoi ils recevront le pouvoir et seront, par conséquent, ses témoins dans et pour le monde (Actes 1.4-11).

Dans la suite Jésus monte au ciel, l’Esprit descend, et voilà : Pierre annonce la bonne nouvelle de Jésus à un groupe de Juifs pieux et c’est la naissance de l’église (2.37-47). L’église reçoit «trois mille âmes!» (2.41) suite à la prédication de Pierre. C’est étonnant, mais nous devrions résister à la tentation d’en faire l’église « modèle ». Une belle image de la première communauté chrétienne, certes, mais pas la plénitude de ce que Dieu voulait. C’est, après tout, un groupe monolithique. Ce sont des « juifs dévots » de la diaspora, maintenant des disciples de Jésus, qui s’entendent si bien ensemble – un miracle en soi, mais à peine la vision des « extrémités de la terre » de Jésus dans Actes 1.8. Le filet doit être plus large.

Ainsi, avec l’aide de Dieu (10.9-33), l’histoire des Actes avance : Pierre proclame la bonne nouvelle de Jésus aux païens, et la Pentecôte se répète : « Pierre parlait encore quand le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole (10.44). C’est un peu un choc pour les Juifs (« …le don du Saint-Esprit était déversé même sur les non-Juifs« . v. 45), mais c’est juste une confirmation supplémentaire de ce que Pierre avait déjà appris : « En vérité, Dieu ne fait pas de favoritisme » (10.34). Cette vision primitive de la première communauté judéo-chrétienne (2.42-47) a maintenant un caillou dans la sandale : que faire avec tous ces païens ?

Et ici nous commençons à voir ce qui est peut-être l’œuvre centrale du Saint-Esprit, et donc de la Pentecôte. La chose radicalement nouvelle qui résulte de l’œuvre achevée de Christ est que des personnes de tous les peuples, autrefois séparés, sont maintenant le nouveau peuple de Dieu : l’église (Ephésiens 2.13-18). Comme Pierre le reconnaît dans Actes 10, si le Saint-Esprit est descendu indistinctement sur les païens, nous ne pouvons pas leur nier le baptême (et par conséquent, leur inclusion dans le peuple de Dieu).

Ce que Pierre reconnaît, Paul proclame : « Nous avons les uns et les autres accès auprès du Père par le même Esprit » (v. 18). Mieux encore, nous ne partageons pas seulement l’accès au Père ; ensemble, nous sommes le nouveau temple du Père : « vous êtes édifiés avec eux pour former une habitation de Dieu en Esprit. » (v. 22). La lettre aux Éphésiens fait écho au reste de l’Écriture, l’œuvre de l’Esprit devient claire : dans l’église, il réconcilie les peuples et donne naissance à sa nouvelle création. Le même Esprit qui planait sur les eaux de la création plane maintenant sur cette nouvelle création : l’église.

Pour rendre tout cela claire : le signe que des personnes de tous les peuples sont maintenant incluses dans le peuple de Dieu – la marque constitutive de l’église – est la présence du Saint-Esprit. Pourquoi la Pentecôte est-elle importante ? Parce qu’il n’y aurait pas d’église sans elle. Sans l’Esprit, nous sommes une collection aléatoire d’individus. Nous ne pouvons pas nous fabriquer, et nous ne pouvons pas faire l’église du Christ. En obéissance à Jésus, nous devons attendre le pouvoir d’en haut. Nous devons attendre à être ses témoins. Mais dès le dimanche de la première Pentecôte chrétienne, nous n’avons plus besoin d’attendre, car le Saint-Esprit est venu et est en train de construire son église.